Stendhal assurait n'avoir durabelement aim que Saint-Simon et les pinards. "N frugal", Eric Ollivier ne s'attarde pas sur ses pr f rences culinaires. Au reste, les vraies, les seules nourritures de sa vie sont les livres, et s'il est devenu crivain, c'est plus par amour que par vocation. Un amour qui, d'ailleurs, s'apparente davantage celui du patriote qu' celui du supirant: "Si l'on me demandait quel milieu, quel peuple j'appartiens, je r pondrais sans h siter que j'appartiens la civilisation des livres, elle seule, qu'elle est ma nation..." Livresse, en un mot.
Mais, de m me que le style c'est l'homme, le livre c'est l'auteur. D s son adolescence, Eric Ollivier a cherch conna tre ceux dont il admirait les oeuvres: Montherlant, Cocteau, Jouhandeau, Camus, Sartre, Mauriac surtout dont il devint le secr taire apr s l'avoir abord , tout trac, sur une avenue sombre et d serte. Ces rencontres nous valent une s rie de portraits souvent tendres, parfois acides, toujours dr les, que dominent deux belles figures t t disparues, celle presque sacralis e de Roger Nimier, et celle injustement oubli e de Stephen Hecquet.
Devenu, son tour, une figure parisienne des lettres, Eric Ollivier n'en est pas moins demeur le lecteur bloui qu'il tait dans son enfance bretonne. Un lecteur dont la modestie s'embresse de pr venir les louanges que l' crivain m rtie: "Jules Renard conseille de toujours lire au-dessus de soi-m me, c'est fort ais dans mon cas." L'utile le on de lecture que nous donnent Les Livres dans la peau se double ainsi d'une rare le on d' l gance.