" Le 16 novembre 1726, trois voitures de deuil quittaient la forteresse d'Ahlden, ch teau f odal des ducs de Brunswick. Un cusson voil d'un cr pe s'abaissait au-dessus de la porte; le pont-levis retentissait sous le poids du catafalque, et le m me blason, compos des armoiries cartel es de la maison d'Olbreuse en Poitou et de la maison princi re de Brunswick-L nebourg, se r p tait sur le cercueil et sur les carrosses. Il tait difficile de comprendre la solennit de ces fun railles en ce lieu pauvre et isol . Dans la premi re voiture, il y avait une femme qui pleurait; dans la seconde et la troisi me, on apercevait quelques figures de c r monie, physionomies plates de baillis, de surintendants et de dames d'honneur germaniques. Les eaux demi-glac es de l'Aller, clair es d'un soleil gris et terne, la rue tortueuse du petit village d'Ahlden avec ses cailloux in gaux, la pauvre population tiol e de tisserands ch tifs qui apparaissaient sur les portes, le bonnet la main, pour saluer le cadavre, composaient une sc ne triste et compl te, laquelle il ne manquait rien, pas m me les larmes de ces bonnes gens du village et les pas mesur s des quarante trabans au costume hongrois, mont s sur de lourds chevaux. Six cents personnes environ, hommes, femmes et enfants, suivirent humblement le cercueil de leur bienfaitrice, qui allait dormir, apr s une vie de douleur, dans un caveau de princes..."